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8 février 2013 5 08 /02 /février /2013 14:20

Depuis son arrivée aux affaires municipales, notre premier magistrat se préoccupe comme il se doit du maintien de l’emploi sur notre commune, dont IBM représente le principal pourvoyeur.

Or depuis 2010,  à plusieurs  reprises,  des inquiétudes sont apparues quant au maintien de ces emplois et à la pérennité du site gaudois de cette société.

A chaque occasion notre maire a cru bon de prendre des initiatives et des positions, qui avec le recul, se révèlent contre-productives et pourraient même à terme aboutir au résultat inverse de celui escompté, à savoir le départ pur et simple du géant de l’informatique de notre commune.

On peut même dire que s’il souhaitait le départ d’IBM de La Gaude, notre premier magistrat ne s’y prendrait pas autrement.

 

Le problème d’IBM à La Gaude :

Orienté de plus en plus vers les services et les solutions métiers à apporter à ses clients, la compagnie IBM se porte très bien au niveau mondial.  L’Europe avec ses taux très faibles de croissance ne constitue plus depuis quelques années un territoire prioritaire, comparée aux pays dits « émergents ».

Bien sûr la compagnie réévalue et réadapte en permanence ses forces vives aux besoins d’un marché très changeant. Mais le site gaudois possède des compétences uniques et des missions très en pointe  sur les nouvelles solutions de la compagnie, et il n’est pas pour l’heure question pour IBM de se passer de ces atouts.

Par contre le problème principal du site est  de nature immobilière. Le prix de la location au m² est constamment  revu par IBM et comparé aux prix équivalents dans la région, soit à Sophia-Antipolis soit à Nice.  Et chaque fois qu’arrive l’échéance du contrat de location du site, IBM remet en concurrence le site gaudois avec ses concurrents locaux.

Nous ne sommes pas du tout dans un contexte de cessation d’activité ni de délocalisation spéculative vers des pays pauvres.   Il ne s’agit pas de suppression massive d’emplois, ni de plan social.

Rien de comparable avec Florange, Petroplus ni même Texas Instruments.

IBM cherche à conserver son capital humain et ses missions dans la région mais sur le site dont le loyer serait le plus compétitif.

 

Une analyse erronée :

Si l’on se contente de reprendre des slogans anticapitalistes simplistes pour analyser la situation et si l’on fonde ses arguments sur une méconnaissance des enjeux, on fait un contresens qui peut se révéler extrêmement dangereux.

Bien sûr, en tant que gaudois on doit tout faire pour maintenir cette activité sur notre territoire communal.

Mais cela passe par un dialogue ouvert et constructif avec la direction d’IBM et avec les responsables politiques et non par des agressions verbales et des prises de position dictées par la démagogie et l’agitation politicienne.

La direction d’IBM qui a tout pouvoir décisionnel en matière de localisation de ses activités, cherche des interlocuteurs raisonnables et constructifs.

Si la compagnie se fait insulter et caricaturer par le pouvoir local, si elle voit le maire et son conseil municipal s’immiscer dans des manifestations syndicales partisanes, elle sera incitée à chercher ailleurs des interlocuteurs plus respectueux.

 

Des démarches contre productives :

Ne comprenant pas bien le contexte, notre maire se trompe lourdement sur la nature du problème à traiter et sur les meilleures méthodes pour le résoudre.

En août 2012, à l’occasion d’un problème assez limité de réduction de sous-traitance, il se laissait instrumentaliser  par les syndicats locaux et participait avec une grande partie de ses adjoints à une manifestation musclée à l’entrée du site.  Reprenant à son compte les slogans les plus démagogiques, il en venait à traiter de voyous les dirigeants de la compagnie dont la seule préoccupation serait le capitalisme (sic).

Voyou

Plus récemment, à l’annonce par IBM de son intention de revoir son implantation locale pour 2015 lorsque son bail actuel arrivera à expiration, il a voulu prendre une initiative des plus déconcertantes.

Il a voulu organiser sous son égide, le 17 décembre dernier,  une grande réunion en mairie de La Gaude, invitant tous les responsables politiques locaux et nationaux, ainsi que la direction d’IBM et les syndicats.

 

Ce fut un vrai fiasco :

La direction ne voulant pas se retrouver à débattre en public avec les syndicats dans un contexte tout à fait inédit s’est désistée, et les syndicats ont fait de même. Le droit du travail organise de façon bien précise les rapports syndicats/direction et l’improvisation dans ce domaine n’est pas de mise.

Le Conseil  Général par la voix de son président Eric Ciotti, a désavoué cette démarche improvisée et n’est pas venu (voir sa lettre en annexe, particulièrement pertinente quant à la méthode de travail appropriée pour ce dossier).

 Idem pour le député de la circonscription qui s’est désisté à la dernière minute.

Le président de la Métropole Christian Estrosi ne s’est pas non plus déplacé. Il s’est simplement fait représenter pour la forme par le sénateur maire de Cagnes. Il voulait aussi certainement  avoir un observateur avisé dans la salle.

Absents également le représentant de l'état (Madame Mallebranche sous-préfète de Grasse) et celui du gouvernement (Monsieur Roger Reuter commissaire au redressement productif PACA).

Seuls les élus de gauche du département et de la région (Patrick Allemand, Marc Daunis et Pascale Gérard) ont répondu présents. Sans doute avec quelques arrières pensées politiciennes,  d’enfoncer un coin entre le maire et l’UMP locale.

Mis à part des déclarations de principe sur le souhait commun de voir IBM rester à La Gaude (auxquelles on ne peut qu’adhérer) et des vœux très pieux sur la possibilité de faire venir diverses écoles et activités sur le site gaudois, il n’est rien sorti de concret de cette démarche hasardeuse.

Pire, de telles initiatives ont le don de braquer les acteurs principaux du dossier :

 

  • La direction d’IBM qui va chercher un lieu où l’on saura mieux  la respecter
  •  Le Conseil Général et la Métropole qui vont bondir sur l’occasion pour proposer un lieu d’accueil à IBM dans la vallée du Var (voir les allusions à peine voilées évoquées dans la Tribune Bulletin Côte d’Azur des 21/12/2012 et 11/01/2013)

 

 

Un risque majeur :

Dans cette affaire le maire joue gros et il joue mal.

L’enjeu est de taille mais la méthode retenue n’est pas la bonne.

Le maire joue un jeu basé sur la démagogie, en surfant sur la vague de dénigrement des entreprises et de lutte contre le capitalisme financier. C’est certes à la mode.

Il joue également un jeu politicien pour montrer son indépendance vis-à-vis de l’UMP locale et démontrer ses capacités d’opportunisme.

Enfin au niveau municipal il veut montrer à quel point il sait s’impliquer et défendre les intérêts de notre commune.

Mais ce faisant, il joue avec le feu.

Il risque de provoquer une  violente réaction en retour qui aboutira au départ d’IBM de notre commune, voire de notre région.

Bref, sur un dossier aussi sensible et délicat, ses initiatives improvisées et maladroites sont bien imprudentes et dangereuses.

 

 

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Annexe : La réaction d’Eric Ciotti du 18/12/2012

 


Table ronde à La Gaude au sujet d’IBM

 

Eric CIOTTI : « Je ne suis pas convaincu par ce type de démarche »

 

 

« Le Conseil général suit avec attention la situation du site IBM de La Gaude et je me suis personnellement entretenu avec son directeur qui conduit actuellement des démarches approfondies et très sérieuses pour maintenir toute son activité sur le site et une présence forte d’IBM dans les Alpes-Maritimes.


C’est un travail qui demande de la sérénité, de la discrétion et du calme.


Je me méfie des actions purement médiatiques, en général non suivies d’effet, voire parfois contre-productive qui peuvent, dans ce genre de situation, perturber l’action des chefs d’entreprises et de tous ceux qui agissent concrètement pour le maintien de l’activité et des emplois.


Ce n’est pas d’une table ronde entre élus, pour certains bien éloignés de la réalité du dossier, dont dépendra l’avenir du site IBM de La Gaude.


Cet  avenir dépend au premier chef des négociations que mène, avec un grand sens des responsabilités, le directeur du site, dans le respect des droits des organisations syndicales et je lui apporte pour ma part, ainsi qu’à tous les salariés du site d’IBM La Gaude, dont je partage la mobilisation, mon total soutien. »

 

Eric Ciotti

Député

Président du Conseil général des Alpes-Maritimes

 

Nous vous remercions de l’écho que vous donnerez à cette réaction.

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